Marie-Anne de Rinonville, fille naturelle du Prince Charles de Lorraine ?[1]

           

            Dans la notice que le chevalier Edmond Marchal, secrétaire perpétuel de 1'Académie royale de Belgique, consacre à son père, François-Joseph Marchal, conservateur de la Bibliothèque de Bourgogne, il écrit :

            «Jean-Nicolas Marchal (père de François-Joseph) avait épousé en cette ville (Bruxelles) le 1er juillet 1779, Marie-Anne-Josephe de Rinonville» fille du Prince Charles-Alexandre de Lorraine, née à Bruxelles en 1757 et décédée à St-Josse-ten-Noode le 3 décembre 1834.

            Elle avait été dans son enfance l'objet d'une tentative d'enlèvement, et, plus tard fiancée au comte de Neufforge.

            Jules-Joseph Warnots, abbé de Coudenberg, premier chapelain, curé de la chapelle royale et curé de la Cour, et le chanoine Corneille-François-Joseph Reynders, proviseur de l'abbaye de Coudenberg et ensuite aumônier général, avaient été ses curateurs»[2].

            L’acte de mariage du ler  juillet 1779 à Saint Jacques sur Coudenberg est ainsi rédigé:

« cmissis tribus bannis contraxerunt matrimonium coram me parocho infrascripto et tes -Dnus Johannes Nicolaus Marchai, ex Longwy, habitans in parochia nostra, et Dlla .i-Anna-Frnnccsc.-i-Josephri Rinonville, habitans in hac parochia. Testes erant : R. D. diu.s Reynders hujus ceci. can. et Abbatie provisor, et Nicolas van Hemebijck, famulus •r. (S.) J.H. Marchai; C.F. Reynders, can. et prov. Coudenberghensis ; a.s. Warnots, s et pastor hujus eccicsie »[3]. II ne donne donc aucune indication sur le lieu ni la de naissance de Marie-Anne de Rinonville. Aucun des registres des diverses paroisses de Bruxclles de l'année 1757, indiquée comme étant celle de sa naissance, ne font état de baptême.

            Par contre, un examen attentif de l'acte de mariage décèle que le nom de famille d'abord attribué à Marie-Anne a été gratté et remplacé par Rinonville. D'ailleurs cette correction est constatée au bas de l'acte par la mention « correctio facta pcr infrascriptos et me, A.S. nots abbate et pastore », et l'abbé a signé une deuxième fois ainsi que les époux.

            Dans son acte de décès, Marie-Anne de Rinonville est qualifiée de « fille du Prince Charles-Alexandre de Lorraine ». En voici le texte : « L'an mil huit cent trente-quatre, le quatre du mois de décembre à cinq heures de relevé, par devant nous Charles de Sorlus, échevin, officier de l'état civil de la commune de Saint-Josse-ten-Noode, province de Brabant, sont comparus, Adolphe Diez, âgé de trente-quatre ans, profession de peintre, domicilié à St-Josse-ten-Noode, voisin de la défunte, et Alexandre Dujardin, âgé de quarante ans, profession d'instituteur, domicilié à Bruxelles, lesquels nous ont déclaré que trois de ce mois à sept heure de relevé est décédée au domicile du sieur Marchal, son fils, rue de la Senne, section première, en cette commune, numéro vingt-quatre, la nommée ici Françoise de Rinonville, sans profession, âgée de quatre-vingt-cinq ans, veuve de Jean-Nicolas Marchal, décédé à Montmédi, fille du Prince Charles-Alexandre de Lorraine. Ont les déclarants signé avec nous le présent acte, après que lecture leur en a été faite. Ad. Diez      A. Dujardin      De Sorlus».[4]

            Il est aussi curieux de constater qu'elle porte les prénoms de la femme de Charles de Lorraine, Marie-Anne d'Autriche, décédée à Bruxelles le 16 décembre 1744, celui de l'empereur régnant François 1er et celui de son fils le futur Joseph II.

            D'après cet acte, elle serait née en 1749, alors que son petit-fils, dans la notice précitée, la fait naître en 1757.

            La date de 1757 paraît plus probable, le Prince Charles de Lorraine n'étant revenu qu'en avril 1749 dans les Pays-Bas qu'il avait quittés en 1745 lors de leur occupation par les troupes françaises.

            De plus, lorsque, le 1er octobre 1831, elle est venue s'installer à Saint-Josse-ten-Noode, rue de la Senne[5], elle était âgée de 74 ans, ce qui confirme la date de 1757.

            Goethals, dans sa généalogie Marchal, l'indique également comme « fille naturelle du Prince Charles de Lorraine »[6], tandis que A. Wauters dans sa notice sur François-Joseph Marchal est plus circonspect en écrivant : « II avait épousé Marie-Anne de Rinonville qu'on dit être fille naturelle du Prince Charles-Alexandre de Lorraine»[7].

            Nulle part il n’est fait allusion à la mère de Marie-Anne de Rinonvifle. Bien au contraire, d'après le chevalier Edmond Marchal, elle avait été élevée par Charles de Canero, archer de la Noble Garde de corps de sa Majesté l'Impératrice douairière et reine apostolique. Ce dernier habitait au Coudenberg et y décéda le 27 avril 1768. Sa veuve, née Marie-Françoise Meurez, continua à s'occuper de Marie-Anne ; elles habitaient toutes deux une maison située à l'angle du Petit Sablon et de la rue des Petits Carmes.

            Charles de Canero et son épouse sont qualifiés par Edmond Marchal d'aïeuls maternel de Marie-Anne de Rinonville. Ceci est une erreur.

            En effet,

1.   dans un acte du notaire Waerseggers[8] du 31 juillet 1770, Marie-Françoise Meurez déclare vendre des biens provenant de son mari «décédé ab intestat et sans enfants ou héritiers ».

2.   au surplus Marie-Françoise Meurez a fait trois testaments :

Dans le premier, du 19 mai 1769, elle avait institué comme héritier universel le chevalier de Neuf forge (1719-1786)[9].

Dans le second, du 21 janvier 1778[10], elle institue comme héritier universel son cousin Michel Mourez, tout en léguant à Marie-Anne de Rinonville la maison qu'elle habitait avec celle-ci près des Petits Carmes[11].

Enfin dans le troisième testament du 17 avril 1781[12] elle révoque le testament du janvier 1778 et institue pour héritier universel Jean-Nicolas Marchal, qui avait épousa Marie-Anne de Rinonville le 1er juillet 1779.

            D'autre part, par acte du notaire André Berge, du 23 février 1781[13]. Marie-Françoise Mourez donne procuration générale à Jean-Nicolas Marchal et à Marie-Anne Rinonville son épouse, faisant état des bons soins, attachement et preuves d'amitié de ces derniers son égard, et demandant que ses héritiers ou ayants cause respectent les actes accomplis par ses procureurs.

            Dans aucun de ces actes Marie-Anne n'est qualifiée de petite-fille de la testatrice, qui constitue des héritiers universels autres que sa prétendue petite-fille.

            Il faut donc en conclure que Charles de Canero et sa femme n'étaient que des parents nourriciers.

Qui était Jean-Nicolas Marchal ?

            Né à Longwy le 2 décembre 1753, il se destinait, à la prêtrise et fut tonsuré par l'Archevêque de Trêves. Mais il quitta bientôt le séminaire pour embrasser la carrière des armes. Entré à l'école militaire de Pont-à-Mousson, il en sortit avec le grade d'ingénieur et fut nommé professeur d'architecture militaire à l'Ecole militaire de Malines. Le général comte de Ferraris, chargé par l'Impératrice Marie-Thérèse de dresser la carte des Pays-Bas autrichiens, le prit comme secrétaire intime et conseiller;  il lui confia la direction des travaux de topographie[14]. Jean-Nicolas s'en acquitta si bien qu'il fit l'objet d'un témoignage de satisfaction de l'Impératrice[15].

            Il mourut, tout jeune encore, à Montmedy, le 22 avril 1789; «Sépulture du 22 avril 1789 de Jean-Nicolas Marchal, domicilié à Bruxelles (époux à demoiselle Marie-Anne-Josephe-Françoise de Rinonville) sur la paroisse de Coutenberg où ils ont été mariés en mil sept cent septante neuf, en son vivant premier secrétaire, conseiller de son excellence le Comte de Ferrari, général Felzeit-Meister des armées de sa Majesté l'Empereur et Roi Joseph deux, chambellan actuel, chevalier de l'Ordre de Marie-Thérèse et gouverneur de Termonde. Il fut inhumé solennellement dans le cimetière de Montmedy par moi curé de ladite ville en présence du clergé assemblé pour ladite cérémonie, soussigné avec les témoins comme s'ensuit après lecture faite. (S.) Fransquin, régent d'école à Montmedy, Saragosse, bourgeois de Montmédi, Urbain, curé de Montmédi »[16].

            De son mariage avec Marie-Anne de Rinonville, Jean-Nicolas Marchal eut quatre entants.

            L'aîné, baptisé au Coudenberg le 10 décembre 1780, reçut les prénoms de François-Joseph-Ferdinand, en souvenir (note son fils Edmond Marchal) des deux empereurs d'Autriche François Ier et Joseph II (frère et neveu de Charles de Lorraine) et de Ferdinand, archiduc d’'Autriche (également neveu de Charles de Lorraine). Son parrain fut le général Comte de Ferraris, colonel du régiment de Charles de Lorraine, chambellan de l'Empereur, et sa marraine, sa tante Anne Marchal, de Longwy, représentée par le chanoine Reynders, pro()iseur de l'Abbaye de Coudenberg. L'abbé de Coudenberg, Jules-Joseph Warnots, était présent.

            François-Joseph-Ferdinand Marchal devint conservateur de la Bibliothèque de Bourgogne, origine du Cabinet des Manuscrits. Il fut créé chevalier par diplôme du 26 mars 1845.

            Le second fils, Gustave-Jérôme, et le troisième, Pierre-Edouard, furent tous deux officiers au service de la France et moururent au champ d'honneur dans les guerres de l'Empire.

            Le cadet, Ernest-Joseph, lieutenant d'artillerie, épousa Rosalie-Prançoise-Ghislaine de la Kethulle, fille de Maximilien et d'Agnès de Moerman[17].

            Mais revenons à Marie-Anne de Rinonville. Pour étayer son ascendance princière, nous n'avons que son acte de décès et l'affirmation de son petit-fils, le chevalier Edmond Marchal ainsi que les annotations des archivistes Goethals et Wauters.

            Sans doute y avait-il des papiers de famille qui fournissaient d'autres éléments établissant cette filiation, mais ils furent détruits dans les circonstances suivantes. Au commencement de juillet 1794, une visite domiciliaire fut effectuée par les représentants du peuple français chez Marie-Anne de Rinonville, à cette époque veuve de Jean-Nicolas Marchal, à l'effet d'y saisir les exemplaires qui seraient restés chez elle de la carte de Ferraris qui, disait-on, aurait pu servir à l'ennemi. On en enleva cinq exemplaires dont celui du defunt. Sa veuve et ses quatre fils détruisirent immédiatement, devant les menaces de mort qui leur auraient été proférées au cas où ils seraient de connivence avec les Autrichiens, tous les autres papiers qu'ils possédaient relativement à cette carte, ainsi que les pièces et lettres de famille compromettantes en ces moments de terreur[18].

            Un autre fait à noter est qu'à cette époque la fortune de Marie-Anne de Rmonville était déposée à la succursale de Bruxelles de la Banque de Vienne[19].

            On sait que le prince Charles-Alexandre de Lorraine eut de nombreuses aventures amoureuses. Les noms de Madame de Choiseul-Meuse, de Madame de Vaux, d’Angélique d’Hanetaire sont bien connus à cet égard.

            Un fils. Charles-Alexandre-Guillaume-Joseph de Vaux fut d'ailleurs déclaré le 1er février 1757, année probable de la naissance de Marie-Anne de Rinonville comme le fils illégitime de Madame Elisabeth de Vaux « patrem esse Carolum-Aexandrum Marchionem de Lamberty», l’obligeant marquis ayant prêté son nom au véritable père le Prince Charles de Lorraine[20].

            Les archives de la Ville de Bruxelles contiennent une requête de 1850 émanant d’une autrichienne nommée Barbette Wöber, prétendant que son père était fils légitime de Charles-Alexandre[21]. Sa traduction, de l'allemand, est ainsi conçue:

            «  Honorable Magistrat,

            Dans les circonstances extraordinaires où je me trouve, je prends la liberté de recourir à l'intervention de l'honorable magistrat.

            Depuis plusieurs années, je me suis donné toutes les peines pour découvrir l’origine de mon père Charles-Frédéric, dit Wöber. décédé le 19 octobre 1810, fils présomptif du duc Charles de Lorraine, afin de pouvoir revendiquer mes droits comme fille légitime de celui-ci

            Je dois observer que mon père a toujours gardé l'incognito, le motif qui le faisait agir ainsi est encore enveloppé de mystères, mais il était facile de deviner a son éducation et sa connaissance de sept langues, qu'il devait être de haute naissance.

            Tout ce que l'on put obtenir de lui quand on le questionnait à ce sujet, c’est qu’il avait été élevé avec les enfants de l'Impératrice Marie-Thérèse et que sa mère était morte en couches

II reçut l'éducation et l'instruction avec l'Empereur Joseph, et lorsqu’il fut âge de cinq ans. l'Impératrice Marie-Thérèse, par prédilection pour la Hongrie, fit faire sort portrait et celui de l'Empereur Joseph, en costume national hongrois, ainsi que le prouve la copie ci-Jointe. J'avais à peine deux ans quand ce portrait fut transmis à mon père par sa nourrice.

Celle-ci, dans ses lettres, désignait ses maîtres sous le nom de «Marie-Christine». Elle envoya ce portrait, afin qu'une fois devenue plus âgée, je pusse savoir qui avait été mon père. Celui-ci affirmait avoir été, à l'âge de cinq ans, tel que son portrait le représente.

Cependant, sa naissance ainsi que ses parents restèrent un mystère pour moi. Un prêtre d'un rang élevé qui était le confesseur de mon père disait, mais sans pouvoir apporter des preuves, que mon père avait été d'une haute et légitime naissance.

Un ecclésiastique, attaché au bourg impérial à Vienne, disait qu'il avait parcouru le registre baptistaire du bourg et que la descendance présumée de mon père était réelle, mais que la Cour de Vienne ne vouloir rien entendre de cette parenté, prétendant que ce n’avait été qu'une parenté par alliance, que la maison de Lorraine était une autre lignée et que mon père était né à Bruxelles.

Le duc Charles de Lorraine (mon présumé grand-père) avait épousé l'archiduchesse Marianne, fille de Charles VI et sœur unique de Marie-Thérèse. Elle reçut pour dot les Pays-Bas autrichiens.

Le mariage fut célébré le 7 janvier 1744 et, le 26 mars suivant eut lieu à Bruxelles l’installation du gouvernement; mais le 6 octobre 1744 Marianne subit une opération et mourut le 16 décembre de la même année. Le 20 du même mois, son corps fut inhumé dans l'église de Ste-Gudule.

Ici, je me vois forcé d'entrer dans quelques détails historiques.

En 1735, à l'époque de la discorde entre l'Autriche et l'Espagne, il fut question de marier les deux archiduchesses, Marie-Thérèse et Marianne, aux deux infants d'Espagne.

Après la ratification du traité de Vienne en 1735. l'Empereur Charles VI célébra, le 12 février 1736. à Vienne, le mariage de sa fille Marie-Thérèse, destinée à lui succéder sur le Trône, avec François-Stéphane de Lorraine (François Ier).

Son frère, Charles, duc de Lorraine, obtint la main de l'autre fille de l'Empereur, Marie-Anne.

On lit de plus, au sujet de l'année 1736: «Charles VI avait depuis longtemps destiné sa fille ainée à François-Stéphane de Lorraine. Le mariage ne reçut aucune publicité, d'uncôté pour ne pas fournir à la France le prétexte de s'approprier la Lorraine et d'un autre côté pour ne pas ôter tout espoir à la reine d'Espagne concernant le mariage projeté. Mais comme alors les considérations n'existaient plus, le mariage fut célébré le 13 février 1736,immédiatement après la conclusion du traité de paix.

Qu'on ait agi de même à l'égard de Marie-Anne, qu'elle ait été mariée antérieurement et que la célébration du mariage n'ait eu lieu que quelque temps après, voilà ce que je n'ai pu découvrir.

A cet effet, je prie l'honorable magistrat de vouloir bien me faire connaître, au moyen des renseignements ci-dessus, si mon père Charles-Frédéric, qui d'après les indications qui précèdent est originaire de la maison de Lorraine, est né à Bruxelles (il devait avoir l'âge de l'Empereur Joseph, né le 13 mars 1741) et de me communiquer tous autres renseignements qui pourraient être compulsés dans les archives et qui contribueraient à découvrir l'origine de mon père.

Je prie l'honorable magistrat de vouloir bien d'avance accepter l'assurance de mes sincères remerciements et agréer l'assurance de ma parfaite considération.

                                                                                                                                    (S.) Babette Wöber. »[22]

Béatrice de Choiseul-Meuse ne semble pas pouvoir être la mère de Marie-Anne de Rinonville puisque, d'après F. Dumont, qui lui consacra une étude très fouillée, elle ne rencontra plus le Prince Charles-Alexandre de Lorraine entre 1736 et 1758[23].

Il était intéressant de voir s'il n'y avait pas une demoiselle de Rinonville qui eut pu être la mère de Marie-Anne.

Or, très curieusement, parmi les actes du notaire Bergé, qui instrumentait pour les époux Canero, prétendus grands-parents de Marie-Anne, se trouvent des actes relatifs à une demoiselle Magdelaine-Rose de Renonville habitant au Petit Sablon[24].

Cette Magdelaine-Rose de Renonville a également une origine mystérieuse. Elle fut baptisée au Coudenberg le 27 mars 1721, comme étant la fille légitime de Jean-François de la Motte et de demoiselle Emmanuel de la Ramée[25].

Or, huit ans plus tard, le 28 mai 1729, Anne-René Criquet de Renonville épousait en secret à Bruxelles, « in loco non sacro » devant le curé du Finistère, Catherine-Emmanuel de Benoît et faisaient acter par le célébrant « que la demoiselle Magdelaine-Rose, baptisée pour des raisons particulières en l'église paroissiale de Saint-Jacques en froid-mons, dit de Coudenberg, de cette ville de Bruxelles sous les noms de demoiselle légitime de Jean-François de la Motte et de demoiselle Emmanuel de la Ramée est issue et née des susdits conjoints lesquels l'ont retenue chez eux et l'ont élevée jusqu'à présent, la reconnaissant et déclarent leur fille naturelle et légitime, en foi de quoi ils ont signé la présente déclaration[26].

En vertu d'un décret de l'Official de Malines du 22 janvier 1731, l'acte de naissance de Magdelaine-Rose fut dûment modifié.

Marie-Anne de Rinonville est-elle effectivement la fille naturelle de Charles de Lorraine et Magdelaine-Rose de Renonville est-elle la mère de Marie-Anne ? Aucun élément nouveau ne vient étayer cette hypothèse. De toute manière, aucune mention ne le confirme dans les carnets intimes de Charles de Lorraine ni dans le relevé de ses légataires et les ouvrages que Lucien Perey et Madame Schouteden-Wery ont consacrés à ce prince à cet égard[27].

Le mystère demeure entier !

                                   

                                                                                                                        Jean de LAUNOIS.



[1] J. de LAUNOIS, « Marie-Anne de Rinonville, fille naturelle du Prince Charles de Lorraine ? » in L’intermédiaire des Généalogistes, n°130, juillet 1967

[2] Annuaire de l’Académie. Notice sur le Chevalier François-Joseph-Ferdinand Marchal, p.487

[3] A.V.B., reg. par. St-Jacques-sur-Coudenberg, n° 321, f° 136.

[4] Commune de St-Josse. Actes de l'état civil, 1834, n° 126.

[5] La rue de la Senne s'appelle actuellement rue de la Rivière (renseignements aimablement communiqués par Mlle du Jacquier, archiviste-conservateur).

[6] Mss. Goethals (B.R.B.), n° 963.

[7] Bioqraphie Nationale, tome 13, col. 430 à 443.

[8] A.G.R., Notariat Brabant. n° 18553/58. - Le chevalier Jean-Charles-Antoine de Neufforge était né à Liège le 2 février 1719. Il mourut le 12 juin 1786, Conseiller et receveur général des terres franches, il avait épousé à Bruxelles, en la collégiale Ste Gudule le 4 février 1741Isabelle-Barbe-Josèphe de Fraula. Ils eurent douze enfants, dont six filles et six garçons ; de ces derniers, deux moururent en bas-âge.

Le fiancé d'Anne-Marie de Rinonville auquel fait allusion la notice d'Edmond Marchal pourrait donc être un des quatre fils:                   

-          Charles-Joseph, licencié es lois, baptisé à St-Jacques-sur-Coudenberg le 28 mars, qui épousa le 8 novembre 1773 Catherine de Piermans.

-          Thomas-Joseph, baptisé en la même église le 3 novembre 1745, époux de Jeanne-Marie-Françoise Regaus

-          Jean-Emmanuel, baptisé en la même église le 23 décembre 1752,  official au Conseil des Finances

-          Jean-Baptiste-Joseph. baptisé en l'église N.D. de la Chapelle le 17 novembre 1762

(A.G. R., Papiers de famille, de Spoelberg-deNeufforge).

[9] Ibid., n0 18551/65.

[10] Ibid.. n0 16.356.

[11] Charles de Canero avait racheté à ses beaux-frères, Jean-Joseph et Guillaume Meurez leur part dans cette maison, héritée de leurs parents Simon Meurez et Anthoinette Pasquoy (acte du notaire Rasch. Ibid., n" 3400/90: juin 1738). Renseignements obligeamment communiqués par M. De Zuttere.

[12] Acte du notaire Berge. A.G.R., Notariat, n0 16357/39.

[13] Ibid., n0 16357/21.

[14] Fonds Goethals, ms 963, f° 28.

[15] Annuaire de l'Académie. Notice sur le chevalier François J.F. Marchai. Année 1889, 487,

[16] Archives du département de la Meuse, Bar-le-Duc.

[17] Goethals, «Dictionnaire généalogique», III, p. 489. - A.V.B-, reg, baptêmes Coudenberg, n° 313 et 314.

[18] Annuaire de l'Académie. Notice sur le chevalier François-Joseph-Ferdinand Marchal 1889. p. 488.

[19] Ibid., p.8

[20] Registre d'es baptêmes église St. Servais, Schaerbeek, 1757. - Carlo Bronne, «Nouvelles esquisses», p. 89.

[21] A.V.B.. liasse 473/1.

[22] Note annexe: Vu toutes les paroisses pour le baptême de Charles-Frédéric dit Wôber, Vober, Frédéric, Lorraine, De Lorraine et Van Laureynen, 1735 à 1749. Pas trouvé. (S.) De Clerck.

[23] Francis Dumont. «Le Grand amour de Charles de Lorraine», pp. 39-40.

[24] Notaire Berge - A.G.R. Notariat Brabant. n° 16373/42, du 6 ventôse an 8. Renseignements obligeamment fournis par M. P. De Zuttere.

[25] A.V.B. Eglise Saint-Jacques sur Coudenberg, reg. naiss., n° 309.

[26] A.V.B. Eglise du Finistère, registre des mariages secrets, n° 453, p. 6.

[27] L. Perey. «Charles de Lorraine et la Cour de Bruxelles sous le règne de Marie-Thérèse » - Mme Schouteden-Wery. « Charles de Lorraine et son temps ».